Les pompiers du Haut-Rhin (et donc les habitants du département) ont la chance de compter dans leurs effectifs deux sages-femmes professionnelles : Mireille Sieger, à Cernay, et Corinne Doll, à Altkirch. Elles interviennent évidemment en priorité quand un accouchement se déclenche avant les portes de la maternité, ce qui est le cas, en France, de cinq naissances sur mille. Mais elles forment aussi leurs collègues masculins à faire face à ce type de situation.
Le Haut-Rhin dispose de deux pompiers volontaires qui sont sages-femmes de profession. Un véritable atout, les accouchements dits pré-hospitaliers étant plus fréquents qu’on ne l’imagine.
C’est un événement doublement marquant. Une naissance, le grand moment de la vie de tout parent. Mais une naissance rocambolesque, qui ne se passe pas comme prévu, dans un lit d’hôpital, mais survient précipitamment, à domicile ou en voiture. Alors, momentanément, le bonheur est éclipsé par l’angoisse. Et celle-ci touche aussi bien la maman et le papa que ceux qui leur viennent en aide.
« Une plus-value énorme »
« L’accouchement pré-hospitalier est une expérience particulièrement flippante pour un pompier, même médecin », reconnaît Denis Muller, responsable des infirmiers au Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) du Haut-Rhin. « Un pompier est plus à l’aise avec un feu ! » Mais les hommes du SDIS 68 peuvent moins s’angoisser que d’autres. Ils sont mieux armés pour affronter ces situations, plus fréquentes qu’on ne le croit (voir ci-contre), grâce à deux femmes : Corinne Doll et Mireille Sieger. Corinne et Mireille sont à la fois pompiers volontaires (la première à Altkirch depuis 1999, la seconde à Cernay depuis 1995) et sages-femmes professionnelles (depuis une quinzaine d’années, dans les hôpitaux de Mulhouse et Colmar).
En 2000, elles ont été nommées infirmières sapeurs-pompiers. « Pour nous, c’est une plus-value énorme », s’enthousiasme Denis Muller. Avoir deux sages-femmes à disposition est un luxe dont peu de SDIS peuvent se vanter. Soit parce que les autres départements n’ont pas souhaité développer cet aspect, soit parce qu’ils ont été bloqués par un problème statutaire. Car ces sages-femmes doivent aussi être reconnues comme infirmières pour pouvoir être recrutées par les pompiers. Corinne et Mireille sont donc appelées en priorité quand un bébé est trop pressé. Mais elles ont un travail et, malgré des heures d’astreinte non négligeables (dont, en gros, une quinzaine de nuits par mois chacune), on ne peut garantir qu’elles seront toujours au bon moment au bon endroit. Alors, une bonne partie de leur mission, en dehors des interventions classiques pour malaises et accidents, consiste à former leurs collègues. Elles y consacrent au moins quatre heures par mois, et ont rédigé des documents expliquant de façon claire la conduite à suivre pour s’improviser accoucheur et listant les questions essentielles à poser à la maman. Elles ont par ailleurs conçu le kit accouchement qui figure obligatoirement dans tous les VSAV (véhicules de secours aux victimes) du Haut-Rhin. Et quand il reste un peu de temps libre, il leur arrive d’aller faire des conférences de l’autre côté des Vosges, lors de congrès nationaux
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