Depuis un an, les pompiers et sapeurs-pompiers volontaires ont l'obligation, comme les professions de santé, d'être vaccinés contre l'hépatite B, une maladie que l'on peut contracter en touchant du sang ou d'autres liquides biologiques. Mais cette obligation passe mal. Le vaccin de l'hépatite B, en effet, a été au centre d'une polémique : il a été soupçonné d'avoir joué un rôle dans l'apparition ou l'aggravation de sclérose en plaques, ainsi que d'autres maladies auto-immunes.
Certes, aucune étude scientifique n'a permis d'établir la responsabilité du vaccin. Mais le fait que l'État ait accepté d'indemniser huit personnes tombées malades après une vaccination a alimenté l'inquiétude de la population. Un certain nombre de pompiers du Haut-Rhin, surtout les volontaires, préfère donc refuser de se faire vacciner contre l'hépatite B. Avec pour conséquence, lors de la prochaine visite médicale, leur mise en « situation d'inaptitude » et leur exclusion. Le refus concernerait principalement les sapeurs-pompiers les plus âgés, qui trouvent inutile de prendre un risque à un ou deux ans de leur retraite, et de certains jeunes, qui seraient découragés de s'engager. Saisi par des maires inquiets à la perspective de voir leur corps local se dépeupler, Jean-Luc Reitzer, député du Haut-Rhin, a interpellé récemment à l'Assemblée nationale Brice Hortefeux, ministre délégué aux Collectivités territoriales, afin de savoir « dans quel état d'esprit ces textes doivent être appliqués ».
Des réunions d'information
La réponse du ministre a été claire : les pompiers doivent se faire vacciner. « Toutefois, afin de tenir compte d'éventuelles contre-indications médicales, le sapeur-pompier en activité, non immunisé par le vaccin, peut se voir confier des missions qui ne l'exposent pas aux risques de contamination ». Selon le SDIS (Service départemental d'incendie et de secours), le nombre de départs liés à la vaccination serait minime, de l'ordre d'à peine quelques dizaines de cas sur les près de 8 000 pompiers du Haut-Rhin. Il rappelle que l'hépatite B est une maladie grave, et que plus de 150 000 personnes en France seraient porteuses du virus. Des réunions d'informations sont organisées actuellement auprès des pompiers du département. C'est seulement dans quelques mois que l'on saura combien de pompiers ont finalement préféré raccrocher le casque.
Article paru dans l'Alsace le 15/03/06
|